jeudi 13 mai 2010

Suppression de l'éclairage sur les voies rapides en Ile de France, qu'en penser?

Le Parisien a jeté un pavé dans la marre et fait naître la polémique en révélant, ce lundi (10 mai), que des tronçons de voies rapides de la région Île de France ne seront plus éclairés. La Direction inter-départementale des routes Ile-de-France (DIRIF) a ensuite confirmé cette mesure. Cet assombrissement des routes commence aujourd'hui.

Plus précisément, il s'agit de 130km de routes franciliennes qui seraient plongés dans le noir.
La justification d'un tel acte est quant à elle un peu floue, car il est annoncé que cette mesure permettrait de faire des économies d'énergie importantes et d'argent (environ 1,5 millions € par an). Mais il est également mis en avant le fait que cela favoriserait la sécurité routière, par un effet mécanique: moins de luminosité = vitesse moins importante et plus de vigilence.
Il est mis en avant que l'autoroute A15 a connu une baisse de 30% des accidents depuis que des tronçons ne sont plus éclairés. Notons néanmoins, pour la petite histoire, que ce voile noir sur A15 était involontaire, et dû à des voleurs de cuivre en 2007.
Ceci est assez étonnant car depuis des années, il nous est dit que l'éclairage permet de limiter les risques d'assoupissement.

Du coup, sur internet des propositions se multiplient: lâché de sangliers en villes, canons à neige sur les autoroutes, ...
D'autres plus pragmatiques parlent de solution technologique comme le recours à l'éclairage par LED, bien moins énergivore. Ainsi, l'Association française de l'éclairage (AFE) annonce que l'éclairage extérieur (plus vaste que l'éclairage routier) représente un peu moins de 1% de la production totale d'électricité française. Cette association ajoute, bien que le trafic soit 4 fois moindre la nuit, le nombre de tués est similaire, et donc que la nuit a un impact. A cela, s'ajoute une étude sur simulateur de conduite du CNRS de Strasbourg énonçant qu’il n’y a pas d’augmentation de la vitesse moyenne des automobilistes en présence d’éclairage. De plus, alors que la distance pour s’arrêter à 110 km/h est de 130 mètres, sans éclairage, la visibilité est réduite à 60 mètres. Sans oublier que l’éclairage permet un rétablissement des repères spatiaux et une meilleure évaluation des distances qui permettent une bonne anticipation du conducteur qui peut se déporter pour éviter un obstacle 200 à 250 mètres plus tôt qu’en zone non éclairée (protection des personnes présentes sur les bandes d’arrêt d’urgence notamment). (source: BTP France)

De mon coté, je trouve un peu osé d'entreprendre une telle mesure, surtout si c'est pour des raisons budgétaires, car il ne faut oublier qu'en restant dans le domaine automobile, certains parlementaires, membres du gouvernement ou maires roulent (ou plutôt se font conduire) en 607 ou Vel Satis. Outre le coût d'achat, il y a le budget carburant et d'entretien. Concernant l'argument sécuritaire, je suis très dubitatif.
D'autant que des axes très densément engorgés sont concernés comme l'A86 ou encore l'A6. J'aimerai bien voir le résultat sur l'A86 très sinueuse par endroit avec des murs en béton et des ponts, qui plus est, déjà très accidentogène (de jour comme de nuit). Je pense également aux motards, la nuit, sous la plus pluie, ils risquent de ne pas trop apprécier.

Qu'en pensez-vous? Laissez un commentaire.
 
Sources: BTP FranceL'Express ; Le Parisien ; Le Parisien (réactions d'internautes)Liberation20 minutes ; France 3 ; AutodéclicsL'argus Auto ; Turbo

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