mercredi 14 novembre 2012

Des géants de l'électronique japonaise en crise: Sharp, Panasonic et Sony

La semaine nous apprenions des nouvelles inquiétantes au sujet de la santé de trois géants de l'industrie électronique japonaise. Ayant attendu un peu pour avoir du recul, j'écris un article maintenant. 

Les trois sociétés concernées sont Panasonic, Sony et Sharp, soit tout simplement des ex leaders. Cette situation revêt à mon sens, une certaine ironie. En effet, c'est ces sociétés qui ont sonné le glas des entreprises leaders de l'époque qui étaient européennes ou américaines. Maintenant ces sociétés japonaises de la high tech sont menacées de la même façon (prix, innovation, ...) par les concurrents coréens, taïwanais et chinois tels que LG, Samsung, Asus, Acer, TCL, Lenovo ou encore Haier. A cela, s'ajoute les répercussions du tsunami, le taux élevé du yen rendant les produits nippons moins compétitifs et un boycott sur le sol chinois suite aux tensions politiques entre le Japon et la Chine au sujet des îles Senkaku.

La situation la plus critique est sans conteste celle de Sharp. Ainsi, l'inventeur de l'écran LCD et grand précurseur des technologies d'affichage a vu sa note baisser de six crans d'un coup par l'agence de notation Fitch, vendredi 2 novembre. Sharp est donc passé à B- ce qui correspond à "un émetteur ne présentant qu'une assez faible sécurité de remboursement sur le long terme". 
La raison de ce lourd abaissement? La prévision de perte pour l'exercice 2012-2013 a augmenté, s'établissant à 4,5 milliards d'euros. La firme d'Osaka spécialiste des écran et des téléviseurs subi de plein fouet la concurrence des coréens LG et Samsung que ces derniers dominent largement. En vendant avec des marges très réduites, ils ont cassé le marché, après Philips qui est en train de transférer sa division TV à un partenaire taïwanais, Sharp semble être la prochaine victime. Et pour ne rien arranger, Sharp subi aussi le taux de change du yen, qui rend ses produits moins attractifs à l'export. L'avenir de l'entreprise plus que centenaire semble lourdement compromis, certains analystes prévoyant déjà un rachat (Hon Hai plus connu sous le nom de Foxconn ou Apple), voire même la faillite à moyen-long terme.

Pour Panasonic, la situation est moins préoccupante mais relativement similaire dans les faits. Standard & Poor's, autre agence de notation, a dégradé le fabricant de Kadoma de deux crans à BBB estimant que "la lourde perte allait affaiblir, cette année, son profil financier et entraver son rétablissement" ce qui correspond à un "émetteur de qualité moyenne mais en mesure de faire face à leurs obligations de manière adéquate". Panasonic entrevoit une perte pour l'exercice en cours, de 7,6 milliards d'euros.

Concernant Sony la situation semble moins grave. Car le plus dur semble passé. Après huit années consécutives de pertes, ces dernières se réduisent de plus en plus suite aux nombreuses réductions d'effectif et de fermetures d'usines.

La situation est grave car ces trois entreprises représentent 3,6% du PNB japonais. 
Chiffre d'affaires en milliards d'euros: Panasonic 77,74 ; Sony 64,25 ; Sharp 24,31 soit un total de 166 milliars d'€ un peu moins que Toyota

dimanche 11 novembre 2012

Suzuki se retire des Etats Unis.

L'info est tombée en début de semaine mais n'a été que très peu reprise dans les médias, et même totalement inexistante à la télé et radio.

La division automobile de Suzuki se retire des Etats Unis et est mis sous le régime du Chapitre 11 du Code des faillites. Ce retrait ne concerne que la division automobile, les divisions moto et nautiques seront toujours présentes. Le constructeurs japonais justifie son retrait par le taux de change défavorable du Yen, et la gamme se composant de petites voitures et de petits tout terrain, peu adaptés au marché américain.
Etrangement, la filiale canadienne de Suzuki continuera de vendre des voitures.

Ainsi, entre avril 2011 et mars 2012, Suzuki USA a connu un déficit de 15,8 millions de dollars en ne vendant que 26 000 voitures soit l'équivalent du nombre de Citroën C5 vendues en France (26 027). A titre de comparaison Suzuki France a vendu 19 237 exemplaires.

Suzuki va donc pouvoir concentrer plus de moyens sur les marchés émergents qui sont plus adaptés à sa gamme, avec en tête l'Inde, où il est actionnaire majoritaire du leader Maruti.